Pourquoi proposer la thématique des scandales artistiques ? 

Le thème des scandales artistiques permet une approche souvent drôle et stimulante pour découvrir ou redécouvrir des œuvres. Il conduit à porter un regard précis sur des œuvres, regard enrichi du contexte de leur création. Toutes les périodes de l’histoire de l’art peuvent être étudiées pour comprendre en quoi les conditions de la production d’œuvres et le statut de l’artiste rendent possible ou non le scandale. 

Pourquoi les scandales sont-ils rares avant la Renaissance ? 

Cela tient essentiellement aux conditions de la production d’œuvres et au statut de “producteur” dont le statut est celui d’artisan pendant des siècles. Il faut attendre la Renaissance pour que notre artisan devienne artiste et que sa création s’inscrive dans les arts libéraux au même titre que la poésie par exemple. L’artiste acquiert ainsi une liberté plus grande qui devient une des sources de la possibilité du scandale. 

Pourquoi le XIXème siècle peut-il être qualifié de siècle des scandales ? 

L’Académie des Beaux-Arts (ex Académie Royale de peinture et de sculpture) est toute puissante. L’existence des Salons, dont les œuvres présentées sont choisies par des juges, consacre certains artistes et en bannit d’autres. Cette Académie et les jurys des Salons sont soucieux avant tout du respect de certaines normes esthétiques et morales. Tout artiste et toute œuvre qui s’affranchissent de ces règles sont exclus de l’Académie et des Salons. Or de nombreux artistes adoptent un style de peinture et des sujets nouveaux qui vont susciter le scandale. 

Et aujourd’hui, y a t-il encore des scandales artistiques ? 

On pourrait croire que depuis le XXème siècle les scandales ont disparu. L’art ne semble plus devoir répondre à aucune norme de la part d’institutions puissantes qui feraient “la pluie et le beau temps” dans le reconnaissance d’œuvres et d’artistes. On aurait tort de croire cela. Il demeure des œuvres ou des artistes qui font scandale pour des raisons morales ou politiques, plus rarement esthétiques. Et une volonté  subversive n’est-elle pas aussi au cœur de certaines formes artistiques aujourd’hui ?